De la coexistence pacifique à la détente (1953-1975)
Depuis 1947, Etats-Unis et URSS, qui s’étaient unis pour combattre le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale, ont rompu toute relation et sont entrés dans un processus de « guerre froide », affrontement idéologique indirect qui s’accompagne de la mise en place de deux blocs rivaux. Si la mort de Staline en 1953 semble ouvrir une période d’apaisement entre le camp occidental et le camp soviétique, les divisions persistent et la Détente, instaurée après la crise de Cuba en 1962, semble définitivement remise en cause à partir de 1975.
Entre phases de dégel et retour périodique des crises et des tensions, comment ont évolué les rapports entre le bloc occidental et le bloc soviétique entre 1953 et 1975 ?
Le dégel inauguré par la mort de Staline en 1953 se poursuit jusqu’en 1959, date du voyage de Khrouchtchev aux Etats-Unis. Mais à partir de la fin des années 1950, la coexistence pacifique trouve ses limites avec le retour des conflits indirects, le plus grave d’entre eux étant la crise des missiles de Cuba en 1962. Si de 1963 à 1975, la Détente semble à l’ordre du jour après la prise de conscience engendrée par la crainte d’un conflit nucléaire, elle est cependant loin d’être définitive.
La mort de Staline le 5 mars 1953 inaugure une ère nouvelle dans les relations internationales. Du côté de l’URSS s’amorce le temps du dégel : dotés de la bombe A depuis 1949, de la bombe H depuis 1953, les Soviétiques sont désormais sûrs de leur puissance et aspirent à la paix afin de pouvoir mettre en oeuvre un certain nombre de projets économiques à l’intérieur du pays. Ces intentions pacifiques débouchent sur le règlement de la guerre de Corée, grave conflit de la guerre froide qui durait depuis 1950 : le 27 juillet 1953, les pays belligérants, à savoir la Corée du Sud et les forces des Nations Unies d’un côté, la Corée du Nord et la Chine de l’autre, signent l'armistice de Pan Mun Jom. L'accord prévoit la division