Dans quelle mesure l'archeologie peut-elle restituer les pratiques cultuelles des societes protohistoriques?
Introduction:
Lorsque dans les années 20, les archéologues mirent à jour le guerrier accroupi de la Roqueperthuse, ils y virent sans doute, la représentation indigène d' une divinité qui allait révolutionner nos connaissances sur les religions gauloises. Mais les archéologues d'aujourd'hui restent prudents sur l'interprétation de cette découverte dans la mesure où aucun écrit et aucune figuration, ne viennent appuyer la théorie d'une divinisation ou héroïsation de la statue. En revanche, ce que nous savons, c'est que cette œuvre est bel et bien indigène et que, replacée dans son contexte, elle est le reflet certain de la célébration d'un culte, quel qu'il soit.
A l'heure présente, l'archéologue reconnaît dans les vestiges qu'il extirpe de la terre les traces d'un mysticisme au sein des cultures protohistoriques.
Pourquoi, dans ce cas, ne pas parler de religion? Pourquoi ne pas donner de noms définitifs à ces figurations que l'on retrouve, objets d'une idolâtrie presque certaine puisqu'on est allé jusqu'à les immortaliser? Cette incapacité de l'archéologie à restituer les cultes eux-mêmes tient au fait que ces derniers ne laissent pas de traces dans le sol. Tout le travail de l'archéologue et par là-même tout son problème est donc de faire correspondre les produits des pratiques cultuelles protohistoriques avec les cultes eux-mêmes.
C'est pourquoi nous verrons pour commencer quelles sont les pratiques cultuelles que l'archéologie peut restituer et par quel moyen;
Puis nous étudierons les problèmes directement provoqués par ces tentatives de restitution;
Enfin, nous tenterons de comprendre dans quelle mesure l'archéologie peut faire le lien entre les pratiques et les cultes et ce qu'elle apporte dans la compréhension du fonctionnement des sociétés protohistoriques.
I-Restitutions des pratiques cultuelles.
Si la religion des Gaulois nous