Dans quelle mesure la flexibilité du travail favorise-t-elle l'emploi ?
Qu'importe qu'en un jour on dépense une vie,
Si l'on doit en aimant épuiser tout son cœur,
Et doucement penché sur la coupe remplie,
Si l'on doit y goûter le nectar du bonheur.
Est-il besoin toujours qu'on achève l'année ?
Le souffle d'aujourd'hui flétrit la fleur d'hier ;
Je ne veux pas de rose inodore et fanée ;
C'est assez d'un printemps, je ne veux pas d'hiver.
Une heure vaut un siècle alors qu'elle est passée ;
Mais l'ombre n'est jamais une sœur du matin.
Je veux me reposer avant d'être lassée ;
Je ne veux qu'essayer quelques pas du chemin.
Elisa MERCOEUR (1809-1835)
Vous parler ? Non. Je ne peux pas.
Je préfère souffrir comme une plante,
Comme l'oiseau qui ne dit rien sur le tilleul.
Ils attendent. C'est bien. Puisqu'ils ne sont pas las
D'attendre, j'attendrai, de cette même attente.
Ils souffrent seuls. On doit apprendre à souffrir seul.
Je ne veux pas d'indifférents prêts à sourire
Ni d'amis gémissants. Que nul ne vienne.
La plante ne dit rien. L'oiseau se tait. Que dire ?
Cette douleur est seule au monde, quoi qu'on veuille.
Elle n'est pas celle des autres, c'est la mienne.
Une feuille a son mal qu'ignore l'autre feuille.
Et le mal de l'oiseau, l'autre oiseau n'en sait rien.
On ne sait pas. On ne sait pas. Qui se ressemble ?
Et se ressemblât-on, qu'importe. Il me convient
De n'entendre ce soir nulle parole vaine.
J'attends - comme le font derrière la fenêtre
Le vieil arbre sans geste et le pinson muet...
Une goutte d'eau pure, un peu de vent, qui sait ?
Qu'attendent-ils ? Nous l'attendrons ensemble.
Le soleil leur a dit qu'il reviendrait, peut-être...
Sabine SICAUD (1913-1928)
La vision
Ami, notre père est le tien.
Je ne suis ni l'ange gardien,
Ni le mauvais destin des hommes.
Ceux que j'aime, je ne sais pas
De quel côté s'en vont leurs pas
Sur ce peu de fange où nous sommes.
Je ne suis ni dieu ni démon,
Et tu m'as nommé par mon nom
Quand tu m'as appelé ton frère ;
Où