Cyrano
Cette scène met en lumière une véritable déclaration d’amour. Le lyrisme qui ressort de ce dialogue met particulièrement en relief cet aspect. Nous noterons tout d’abord le cadre romantique de la scène. Celle-ci se passe effectivement de nuit. Cyrano dit en effet aux vers 29-30 « c’est qu’il fait nuit, Dans cette ombre… » ou encore au vers 69 « …car dans la nuit qui me protège… ». Rostand utilise également ce qui est devenu un cliché du jeu amoureux : le balcon dans lequel se trouve la bien aimée interpellé par l’amoureux à ses pieds.
Nous retrouvons également certaines instances d’énonciation propres au lyrisme. C’est ainsi que dans cette tirade amoureuse, nous retrouvons l’utilisation importante de la première personne du singulier : «mon langage », « je vais vous parler », « je ne sais », « j’ai tellement pris »…L’emploi du « je » privilégie et favorise en effet l’analyse du « moi ». Cela permet également à Cyrano de faire une introspection lui permettant ainsi d’exprimer clairement ce qu’il ressent.
La ponctuation affective met de même en relief le lyrisme de cette déclaration d’amour. Les nombreuses exclamations de Cyrano sont témoins du chamboulement de l’héros. Les cris d’admirations et d’amour sont exprimés par des interjections diverses : « Les miens montent, Madame il leur faut plus de temps! » ; « Moi je ne suis qu'une ombre, et vous qu'une clarté! » ; « Quiconque est sous vos yeux! ». Nous noterons également les apostrophes propre à la tirade amoureuse : « Oh ! » (Vers 156) ; « Ah ! Que pour ton bonheur, je donnerais le mien… » (v132) ; « Ah ! Si loin les carquois… » (V 86). La ponctuation met donc en relief le lyrisme de cette scène.
De même, l’expression des sensations et des sentiments tout au long de ce dialogue fait de cette scène une tirade lyrique. Le champ lexical de l’amour y est particulièrement développé : « amour », « sentiment », « cœur » (ce mot est à 7 reprises dans le texte). Nous retrouvons même une polyptote du