Culutre general
Platon a critiqué la culture générale comme projet d’un savoir empirique universel, en ciblant les sophistes et, implicitement, Isocrate à la fin de l’Euthydème. Néanmoins, l’exercice de la philosophie requiert, chez Platon même, la préparation par la rhétorique théorisée par Isocrate: la culture générale est ainsi un moment nécessaire du projet philosophique1.
Selon la première règle pour la direction de l'esprit de Descartes, « Le but des études doit être de diriger l’esprit de manière à ce qu’il porte des jugements solides et vrais sur tout ce qui se présente à lui. » Il ne s’agit donc pas tant d'acquérir un contenu de culture déterminé, que d’apprendre à bien juger des choses.
Kant oppose enfin la nature comme règne des causes déterminées par des lois empiriques et la culture, comme règne de la liberté, définissant la culture (Kultur) comme production dans un être raisonnable de l’aptitude à se donner librement des fins qui lui plaisent, en général2. La culture ne peut ainsi être définie dans son contenu déterminé, puisqu'elle vise précisément à donner à l'homme la possibilité de choisir les fins qui déterminent son existence.
Hegel, enfin, a critiqué le projet d'une culture qui ne viserait que l’épanouissement de l'individu subjectif, sans tenir compte de la valeur objective de la culture, valeur collective qui dépasse la simple satisfaction subjective. En d’autres termes, la culture en tant que processus individuel de formation ne doit pas viser aux simples fins subjectives de l’individu, mais à celles de la collectivité.
La culture générale aujourd'hui face à ses critiques La culture générale souffre aujourd’hui d’une crise qu’on a pu appeler « crise de l’école », en ce que les idéaux classiques et humanistes d’une culture générale ont été attaqués de part et d’autre.
D’une part, une certaine conception de l’économie et de la technique, ou de la « raison instrumentale » (expression forgée par l’école de Francfort), a pu