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La culture peut désigner l’ensemble des connaissances acquises par un individu. Mais dans la question qui nous est posée ce terme désigne plutôt l’ensemble des normes, des valeurs, des techniques, des systèmes de communication propres à une société ou à un groupe social. La présence de la culture est universelle : aucune société humaine n’existe sans culture. Mais il existe une multitude de cultures particulières, propres à telle ou telle société. Si je ne choisis pas la culture dans laquelle ma naissance m’a jetée et qui a formé mes propres critères de valeur, si je juge à partir d’elle toute chose y compris les autres cultures que je peux rencontrer, comment puis-je évaluer objectivement celles-ci ? Suis-je même capable de porter sur ma culture un regard critique ? Comment juger objectivement de ma culture si c’est à partir d’elle que je porte mes jugements de valeur ? Ne suis-je pas juge et partie dans cette évaluation ?
Suis-je alors condamné à un relativisme dont la tolérance risque de me conduire à accepter, dans ma culture et dans celle des autres, des comportements qui engendrent la souffrance de ceux qui y ont part ? Sinon, pourrais-je échapper à une attitude ethnocentriste qui me fait regarder comme barbares des pratiques et des valeurs qui me choquent ?
Le sujet que nous avons à traiter porte bien sur les différences objectives qui existent entre les cultures mais aussi sur le jugement que l’on porte sur elles et les valeurs qui lui servent de critères. Peut-on hiérarchiser les cultures ? Ne peut-on distinguer au sein des cultures certaines pratiques acceptables ou souhaitables et d’autres sans valeur ou qu’il faudrait proscrire ? Mais au nom de quelles valeurs élaborer une telle discrimination ? Peut-on trouver des critères légitimes, universels et impartiaux à l’aune desquelles évaluer les cultures ? Ou sommes-nous condamnés à hésiter entre l’ethnocentrisme et le relativisme ? L’impuissance ou le refus du