culture commune et diversité culturelles
Le Monde.fr | 22.06.2011 à 12h14 • Mis à jour le 22.06.2011 à 16h48
"Un enfant sur dix victime de harcèlement à l'école", "une fillette agressée au cutter par des CM2", "massacré à coups de marteau par deux ados", "viol d'une mineure de 13 ans : trois ados de 12 à 14 ans interpellés". On pourrait multiplier à l'infini ces exemples que relatent chaque jour nos médias.
Pour expliquer cette violence, journalistes et experts évoquent le plus souvent, au choix, des prédispositions génétiques, le laxisme de parents démissionnaires, la philosophie libertaire née de Mai-68, la pauvreté, la déliquescence de l'école, les spécificités ethnoculturelles de certaines populations immigrées, etc.
Depuis cinquante ans, aucun sujet n'a été étudié avec autant de constance par les scientifiques du monde entier que celui de l'influence des images et jeux vidéo violents.
Dans une revue exhaustive, l'Académie américaine de pédiatrie a répertorié plus de 3 500 études pour la seule question de savoir si l'exposition à des contenus audiovisuels violents augmentait le niveau d'agressivité du spectateur. Seuls dix-huit travaux n'ont pas révélé d'influence. Tous les autres ont rapporté une association positive d'une magnitude équivalente à celle qui lie tabagisme actif et cancer du poumon. Pas une seule recherche n'a identifié d'effet cathartique, c'est-à-dire de diminution des comportements violents en présence d'images violentes.
A la lumière de ces évidences on comprend aisément que l'Académie américaine de pédiatrie affirme aujourd'hui sans détour, en accord avec tous les spécialistes du domaine que "les évidences sont. maintenant claires et convaincantes : la violence dans les médias est l'un des facteurs causaux des agressions et de la violence réelle. En conséquence, les pédiatres et les parents doivent agir (...) Le débat devrait être terminé."