Croissance et recession
Les Etats-Unis redémarrent, l'Europe s'installe dans la crise
A moins d'un nouveau choc violent, le " découplage " entre le Vieux et le Nouveau Continent devrait se confirmer en 2012
Les économies européennes reléguées en " deuxième division " derrière l'Asie et les Etats-Unis en 2012 ? La crainte de l'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, formulée en 2010, semble chaque jour un peu plus crédible.
Si peu d'experts se montrent catégoriques dans leurs prévisions, la plupart s'attendent à une rupture plus ou moins nette entre une croissance américaine sur le point de repartir et une Vieille Europe, engluée dans la crise économique, financière et politique de la zone euro. Le tout sur fond de croissance toujours tonique des pays émergents.
Les économistes d'Exane BNP Paribas comme de Goldman Sachs, Deutsche Bank ou Merrill-Lynch-Bank of America, voient ainsi les pays de l'Union monétaire en récession sur l'ensemble de l'année 2012, avec un recul du produit intérieur brut (PIB) cumulé de l'ordre de 0,5 % à 0,8 %, tandis que les Etats-Unis afficheraient une croissance de plus de 1,5 %.
Certes, la dette américaine s'est envolée à plus de 100 % du PIB selon le FMI. Et la première économie mondiale, convalescente, peut encore ralentir, sous l'effet de mesures d'austérité, des difficultés possibles de l'économie mondiale, voire d'un choc plus violent en zone euro.
Mais pour l'heure, à coups de politique monétaire expansionniste de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de stimuli économiques, l'horizon s'éclaire, comme en attestent les bons chiffres de l'emploi publiés vendredi 6 janvier.
" Le scénario du "double dip", la rechute des Etats-Unis en récession, qui faisait frémir en 2011, ne tient plus la route ", confirme Philippe Brossard, économiste président de Macrorama.
Un à un, les moteurs de la première économie mondiale se rallument : l'industrie, l'investissement, le marché