Croissance Et Developpement
Jean-Marie Harribey
Extrait de « Une conception de la richesse non marchande pour sortir du faux dilemme croissance-décroissance »
Communication au colloque « Le concept de développement en débat »
Université Bordeaux IV, 16 et 17 septembre 2004
La discussion théorique concernant les rapports entre croissance et développement peut être schématisée par les trois propositions ci-dessous. La première est sous-jacente à la thématique libérale néo-classique et elle est aussi clairement exprimée par les adversaires du développement qui selon eux ne se distingue pas de la croissance ; la seconde est la position développementiste traditionnelle bien représentée par François Perroux ; la troisième est celle que nous esquissons ici.
Proposition 1 : développement ⇔ croissance
(la croissance est une condition nécessaire et suffisante du développement)
Proposition 2 : développement ⇒ croissance
(la croissance est une condition nécessaire du développement mais non suffisante)
Proposition 3 : développement ⇒ croissance
(la croissance n’est ni une condition suffisante, ni une condition toujours nécessaire du développement, ce qui signifie que la croissance peut être dans certaines circonstances nécessaire au développement ; autrement dit, logiquement parlant, le développement n’implique pas non plus le contraire de la croissance : développement ⇒ décroissance)
Seule, la proposition 3 permet de refonder une distinction radicale entre les deux concepts de croissance et de développement : l’amélioration du bien-être et l’épanouissement des potentialités humaines se réalisant hors du sentier de la croissance infinie des quantités produites et consommées, hors du sentier de la marchandise et de la valeur d’échange, mais sur celui de la valeur d’usage et de la qualité du tissu social qui peut naître autour d’elle.
Richesse = R
Valeur monétaire = V
Rnm
Vnma
Flux provenant de la nature, production domestique, externalités positives
(lien