Critique valse avec bachir film
Valse avec Bachir, d’Ari Folman.
Ari, metteur en scène israélien, raconte à son ami réalisateur, qu’il fait sans cesse ce même cauchemar, où il se retrouve pourchassé par une meute de 26 chiens ; 26 ce nombre même de chiens qu’il a dû tuer pendant la guerre du Liban, dans les années 80.
Etrangement, ce lendemain là, il se remémore pour la première fois, un événement se rapportant à cette période. Une image muette et lancinante où il se voit étant jeune soldat, se baignant dans la mer avec deux de ses camarades de l’armée, seuls devant Beyrouth. L’atmosphère est lourde, accentuée par les tons jaune, orangé du ciel ainsi que par l’utilisation des noirs tout autour d’eux.
C’est alors que commence la recherche de ses souvenirs, la quête de sa propre identité. Il retrouve d’anciens camarades qui vont raviver sa mémoire et lui apporter enfin la vérité.
« Valse avec Bachir », film d’animation, fusionne les genres du documentaire et du film de guerre, semant le trouble dans l’esprit du spectateur, hésitant entre imaginaire et réalité.
La succession de témoignages d’anciens combattants respecte la volonté de réalisme. La mise en scène est dynamique.
C’est un film avant-gardiste et novateur, mêlant différents procédés d’animation et se détachant de la forme habituelle du documentaire.
Jusqu'à la fin du film, le réalisateur conserve la volonté de bouleverser le spectateur, notamment au moment de la scène finale, où pour la première fois, des images d’archives apparaissent. On peut y voir des centaines de cadavres, d’hommes, de femmes et d’enfants qui gisent à même le sol, des femmes pleurant leurs maris.
On aurait pu dire que cette scène n’était pas indispensable à la réussite du film, qu’elle pouvait choquer ou traumatiser le public, mais elle sert tout d’abord et avant tout à lever le voile sur ce dramatique chapitre de l’Histoire qu’a été le massacre de Sabra et