Crise grecque
Le tourisme et le transport maritime, les deux piliers de l'économie grecque, ont subi de graves revers en 2008, -15% de leurs revenus en 2009. Mais ces pertes ne sauraient expliquer à elles seules la situation actuelle. La cause est bien plus profonde.
L'Etat souffre surtout d'un déficit structurel chronique.
La Grèce a toujours été fortement endettée. Depuis dix ans, son ratio de dette publique n'est jamais descendu en dessous de 100% du PIB et les gouvernements conservateurs qui se sont succédé ont laissé courir les déficits.
La Grèce n'a surtout pas su profiter des années de forte croissance, entre 2000 et 2007, l'une des plus fortes de la zone euro (4,2 % par an en moyenne), pour assainir ses finances publiques. Car la croissance reposait sur des bases fragiles : un très faible taux d'exportation (moins de 20%) et un endettement individuel très élevé.
De plus, les recettes fiscales grecques sont insuffisantes pour compenser les dépenses publiques. L'économie souterraine dans les services à domicile et dans le tourisme est estimée à 20% du PIB. Autant d'argent qui échappe à l'impôt. La fraude fiscale est un sport national en Grèce.
La collecte de l'impôt devient inexorablement inefficace alors que les niches fiscales sont nombreuses et l'assiette de l'impôt sur le revenu étroite.
A cela s'ajoute, de l'aveu même du premier ministre Georges Papandréou, une corruption rampante, et des statistiques économiques frauduleuses. En 2004, le pays a par ailleurs reconnu avoir modifié ses comptes publics pour donner l'illusion d'un déficit bas.
Enfin, la confiance des marchés envers la Grèce est, depuis la révision en 2009 du taux de son déficit public par le Premier ministre Georges Papandréou, en chute