Crise financière
Le capitalisme que nous connaissons actuellement et décrié depuis ces derniers mois, capable d’engendrer la crise des subprimes, les malversations de l’Etat grec ou le diktat des agences de notations, n’est rien d’autre qu’un monde où le droit a disparu.
Le dernier sommet européen, avec l’accord à 26 sur un traité intergouvernemental, est un premier pas, timide et circonscrit, vers le retour de règles plus contraignantes. Il donnera du travail aux juristes, quasi invisibles lors des épisodes précédents.
Le droit, ou plutôt son absence, a été au cœur de la crise. C’est lui qui a autorisé les banques à prêter, à taux variables et sans garde-fou, aux ménages américains en mal de logement, puis à transférer au reste du monde le risque de ces crédits toxiques grâce aux mécanismes de la titrisation… outil légal mais si peu éthique que, comme le raconte l’avocat Alain Gauvin, « c’est la veuve de Carpentras qui finira par payer ».
Ce spécialiste du droit bancaire et financier dénonce le rôle des juristes dans la crise financière. Notez qu’il y a de quoi : les dysfonctionnements actuels sont le résultat de la faillite su système juridique mondial. Coupable, l’idéologie candide de la dérégulation, voire la régulation elle-même, censée faire des miracles alors qu’elle a tout autorisé.
La règlementation financière est obsolète. Banques, assurances, et Bourse, ces trois métiers qui se confondent souvent, sont soumis à trois réglementations cloisonnées.
C’est pourquoi le porteur français de sicav peut se retrouver garant sans le savoir du risque de paiement d’un emprunteur américain au profit d’une banque californienne.
Les juristes sont des conseillers sans scrupules : si quelques-uns