Crise et réseaux
L’une des conséquences inattendues de la crise financière est qu’elle a replacé la politique budgétaire au coeur des débats sur l’action publique. Au début de la crise, les États-Unis ont joué de certaines mesures fiscales, comme les remboursements d’impôts, pour stimuler la consommation des ménages. Cette politique hésitante a fait place à une augmentation massive des dépenses publiques, débouchant sur un plan de sauvetage de 700 milliards de dollars pour le système financier, et bientôt sur une panoplie de mesures économiques d’une ampleur similaire. De nombreux pays de l’OCDE ont adopté des mesures du même ordre et d’autres y viendront certainement. Le plan de plus de 500 milliards de dollars annoncé récemment par la Chine montre que la politique budgétaire gagne également du terrain dans les pays émergents. Les responsables des pays de l’OCDE privilégient manifestement les instruments de politique budgétaire – dépenses publiques, fiscalité et gestion de la dette – pour relancer leurs économies. Ont-ils le choix ?
Il n’en a pas toujours été ainsi. Si les mesures de relance budgétaire étaient au coeur de la politique prescrite par John Maynard Keynes pour faire face à la Grande dépression des années 1930 et ont connu un regain d’intérêt avec la crise pétrolière des années 1970, les économistes s’en sont progressivement détournés depuis les années 1980. Pour atteindre le double objectif assigné aux politiques macroéconomiques – assurer la croissance économique et lutter contre l’inflation et le chômage – la politique budgétaire a perdu de son attrait au profit d’autres outils, en particulier la politique monétaire. La fiscalité, mettent en garde ses adversaires, peut être