Crise econo
Les phénomènes climatiques sont devenus le premier facteur de déplacement forcé de populations, avant même les conflits. La prise en compte de ce nouveau phénomène requiert de changer la manière dont nous pensons les migrations ; une nouvelle approche de la part des acteurs nationaux est nécessaire, de même qu’une refonte du cadre législatif international relatif aux migrants.
Par Abdelfatah AIT AMMI
„Les politiques publiques et la planification ont une importance cruciale.
Nous ne pouvons pas éviter les désastres naturels mais nous pouvons atténuer leurs conséquences.“
L‘état des migrations climatiques
2010, IDDRI
C’est maintenant officiel : le changement climatique est désormais la première cause de migration forcée. Dorénavant, le discours sur les migrations ne pourra plus se limiter aux migrants économiques, au phénomène de fuite des cerveaux et aux réfugiés politiques ; il englobe désormais une population grandissante de migrants pour des raisons climatiques ou météorologiques.
La question n’est pas complètement nouvelle. En 1990 déjà, le Groupement Intergouvernemental d’Experts sur le Changement Climatique (GIEC) avait noté que le plus grand impact du changement climatique serait sur les migrations humaines. Des millions de personnes pourraient être contraintes à se déplacer par l’action du climat sur l’érosion des littoraux, l’inondation de territoires côtiers ou des dérèglements affectant la production agricole.
Les experts sont cependant restés prudents quant à établir un lien de cause à effet entre évènements résultant du changement climatique et migrations. Pour l’Organisation Internationale pour les Migrations (IOM), avec « autant de facteurs exogènes à l’œuvre qu’ils soient de nature sociale, économique ou environnementale, établir une relation linéaire entre un changement climatique anthropogène et des migrations de population demeure jusqu’à ce jour un processus difficile ».