Cours de droit
La protection contre le chômage – c’est-à-dire sa nature, sa forme et son niveau – dépend plus des moyens que la société veut bien lui accorder que des besoins. Or, ces moyens ne sont pas déterminés par la seule situation conjoncturelle. Ils le sont encore plus par un certain nombre de choix fondamentaux.
Les déterminants de la protection chômage
La nature, la forme et le niveau de la protection chômage dépendent finalement des justifications que l’on peut donner à l’appui de cette protection. Mais ces justifications varient d’abord selon les notions de chômage que l’on adopte. En particulier selon les deux grands courants théoriques que sont le classique et le keynésien, courants qui donnent des explications fondamentalement différenciées du chômage. Pour les classiques, le chômage est essentiellement volontaire. Il est dû au fait que les individus n’acceptent pas de travailler au salaire d’équilibre de ce que devrait être le marché du travail : un marché libre, sans entraves institutionnelles, où les salaires ne seraient pas rigides à la baisse. Cependant, même s’il existait un tel marché du travail, il y aurait toujours un chômage minimum, incompressible et qui peut être qualifié de naturel : le chômage frictionnel et le chômage structurel. Le chômage frictionnel s’explique par le délai de réaction de l’offre de travail (exprimée par le chômeur) à la demande de travail (exprimée par l’entrepreneur). Ce délai est nécessaire à la diffusion de l’information et à la mobilité de la main-d’œuvre. Le chômage structurel, quant à lui, s’explique par une certaine inadéquation entre l’offre et la demande de travail : les chômeurs n’ont pas tous la formation et les capacités correspondant aux emplois offerts. Pour les keynésiens, le chômage est essentiellement involontaire. Il est dû au fait que l’offre d’emploi est insuffisante parce que la demande de produits est elle-même insuffisante. La rigidité des salaires n’est pas niée pour