Courbe de phillips
Les facteurs d’augmentation des coûts dans l’analyse keynésienne
Les keynésiens sont connus pour s’intéresser principalement à l’implication de l’Etat dans l’économie, car ils considèrent que la théorie classique de laisser les marchés fonctionner seuls n’est applicable qu’en situation de plein emploi, ce qui n’est pas le cas dans la période d’entre deux guerre. Mais de plus, ils s’intéressent aussi aux relations entre le chômage et l’inflation pour en déduire les facteurs d’augmentation des coûts. Comment la courbe de Phillips permet de comprendre l’augmentation des coûts ? Nous répondrons à cette question en voyant tout d’abord ce qu’est la courbe de Phillips, puis comme elle met en relation les salaires nominaux, le chômage et l’inflation, et finalement comment la hausse des salaires due aux demandes des syndicats influence le cours de cette courbe.
La courbe de Phillips, mise au point par l’économiste néo-zélandais Alban William Phillips suite à une analyse de l’inflation des salaires nominaux et du chômage au Royaume Uni entre 1857 et 1957 met en exergue la corrélation entre l’inflation et le taux de chômage.
Initialement, la courbe de Phillips représentait le taux d’évolution des salaires d’une année à l’autre et non pas le taux d’inflation. Rapidement, cette variable a été remplacée par le rythme de l’inflation, l’idée majeure de la courbe étant de démontrer que la baisse du taux de chômage est souvent corrélée à la hausse du taux d’inflation. De fait, l’augmentation des salaires nominaux est source d’inflation car elle accroît les coûts de production des entreprises, qui doivent par la suite augmenter les prix afin de rentabiliser leurs productions.
A l’origine, la courbe de Phillips jouait un rôle déterminant dans l’analyse keynésienne : le conflit des années 1960 et 1970 entre la lutte contre le chômage et la recherche de la stabilité des prix (lutte contre l’inflation) démontre qu’on ne peut