CORRIGÉ ÉCONOMIE
LE PIB ARTISAN DU BONHEUR ?

Dans la mesure où la finalité de l’activité économique est avant tout de permettre de satisfaire au mieux les besoins humains, la question de savoir si une société est performante sur ce point a émergé. Mais en se focalisant sur la performance économique mesurée en termes monétaires à travers le concept ultra dominant de « croissance économique », n’a-t-on pas choisi un mauvais indicateur de performance ?
Cette note va tenter de faire le point sur cette question, en précisant d’abord ce que sont les outils utilisés et les informations qu’ils apportent, puis en analysant les limites de l’évaluation de la performance d’une économie par la croissance économique, en regardant en particulier si la question du bien être est corrélée avec la croissance.

I. La croissance économique comme outil d’évaluation de la performance

A. Le concept de croissance

La croissance économique est un indicateur simple, devenu totalement emblématique de la performance d’une économie : on en attend tout, on s’appuie sur cet indicateur pour se comparer aux autres, pour évaluer aussi la réussite ou l’échec des politiques économiques. Concrètement, elle se mesure à partir du PIB, qui représente la production de « richesses » (donc de valeur monétaire) au cours d’une période par les agents économiques résidant sur un territoire. Les taux de croissance sont donc le résultat en % de l’évolution du PIB d’une année par rapport à une autre année (le plus souvent l’année qui précède).
Pour éviter de comptabiliser plusieurs fois une même production (utilisée comme bien intermédiaire par les entreprises), on n’additionne pas les Chiffres d’Affaires, mais les Valeurs ajoutées des unités de production, et pour mieux rendre compte de la création de valeur, on intègre depuis 40 ans environ au PIB la production non marchande évaluée au coût du service.
Autre précaution : comparer la valeur du PIB d’une année à celle d’une autre année comporte le risque de