Correspondances
Le poème Les Correspondances est un poème apparemment dédié à la Nature. Pourtant, il ne s’agit pas vraiment d’une nature comme l’auraient décrite les romantiques, il s’agit d’une nature vue par l’homme à travers ses sens, une nature « symbolisée », humanisée (comprise) et dominée (par lui, pas ses sens). La Nature est bien omniprésente dans ce poème mais seulement au travers des sens de l’homme, ces derniers parfois « confus », percevant des informations « riches » mais désordonnées, par synesthésies, un parfum par exemple sera perçu (compris) par le toucher : « un parfum frais » (v. 9).
Correspondances fait référence aux sens, au regard de l’homme sur la Nature, à la façon dont il la perçoit (la touche, la sent, l’entend). Lorsque Baudelaire nous parle de la « création », il fait référence à la façon dont l’homme reçoit, perçoit cette Nature, qui finalement nous semble « artificielle ». Ainsi, « la Nature est un temple » et c’est d’abord une construction humaine. Cette Nature s’exprime au travers de l’homme, de façon matérielle (architecturale : les temples), immatérielle (le hautbois : la musique), ou divine (l’encens : la religion).
Baudelaire dans ce poème se retrouve à la croisée des chemins, entre le romantisme, l’illuminisme et le symbolisme naissant. Le XIXème siècle est également le siècle des Sciences, des connaissances, le siècle qui symbolise également la domination de l’homme sur la Nature. C’est également le siècle de l’exotisme ; au travers des mots « musc », « benjoin » ou « encens », Baudelaire nous transporte en Asie et sur les terres chaudes et arabes de la Méditerranée, à l’époque où le musc n’était pas encore une odeur artificielle mais qu’il arrivait par bateau. Baudelaire ne peut échapper à son siècle, et le voyage est un thème que l’on retrouvera tout au long des Fleurs du Mal. Correspondances n’est que le quatrième poème des Fleurs du Mal. Correspondances n’est que le quatrième poème des Fleurs du Mal. Lorsqu’il