Correspondances de charles baudelaire
On peut dire que ce poème est un art poétique symboliste.
Dès le premier vers, la Nature a une majuscule. Elle est comparée métaphoriquement à un temple « La nature est un temple où de vivants piliers » (vers 1), ce qui en fait un lieu mystique, les piliers étant à la fois les piliers du temple et les arbres de la forêt qu’il décrit.
La plupart des hommes ne font qu’ «y passe[r] à travers des forêts de symboles » (vers 3), simplement, sans rien sentir, ni entendre, du monde suprasensible d’où viennent des échos lointains inaudibles « de longs échos qui de loin se confondent » (vers 5), sans en comprendre le sens. Seul celui qui est capable de déchiffrer ces symboles, c’est-à-dire le poète, peut interpréter ces mystérieuses « confuses paroles » (vers 2) que lui envoie la Nature. Le poète est chargé de montrer la voie, c’est lui qui sent et déchiffre ces symboles, les retranscrit ; et recrée des analogies (Exemple : « La Nature est un temple » (vers 1)).
Baudelaire distingue deux plans de réalité : le naturel (la matière, qui n'est qu'apparence) et le spirituel (la réalité profonde, celle des causes premières à l'origine de l'univers). Par les symboles – signes matériels, concrets, fournis par la nature et porteurs d'une signification abstraite – le poète peut appréhender la réalité supérieure, spirituelle.
Il y a, entre ce monde suprasensible et le nôtre, des correspondances verticales imperceptibles pour les hommes, mysticité entre la Nature et l’Au-delà.
Il y a aussi des correspondances horizontales, entre les sensations, que l’on appelle synesthésies (perception, croisement de plusieurs sens à la fois) : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent » (vers 8).
Les deux tercets suivants illustrent la théorie des correspondances, surtout des synesthésies.
Chez Baudelaire, il y a une spiritualité des parfums ; il distingue les parfums frais, rappelant les « chairs d’enfants » (vers 9) des parfums