L’Europe et ses frontières
Depuis que l’Union européenne s’étendant vers l’est et le sud tend à se confondre avec le continent européen, s’est engagé un débat sur la définition de cet espace nommé Europe, c'est-à-dire le couchant, l’endroit où le soleil disparaît. Car si un continent est une grande étendue de terre délimitée par un ou plusieurs continents (définition du Petit Robert), l’Europe telle qu’elle est géographiquement délimitée ne répond pas à cette définition. Elle apparaît davantage comme un finistère de l’Asie, ce qui correspond d’ailleurs à sa situation tectonique, la majeure partie du continent appartenant à la plaque eurasiatique. La question des frontières extérieures de l’Europe est ainsi de plus en plus fortement posée : où commence-t-elle ou finit-elle ? De surcroit, du fait de l’histoire, si l’Europe reste difficile à délimiter, la partie de terre qui porte cette appellation est aussi fortement fragmentée, par diverses frontières dont les plus évidentes sont celles séparant les Etats, ce qui n’exclut pas des frontières « invisibles » comme la langue. De plus, ces frontières internes varient au fil du temps.
A priori, ces deux types de frontières ne sont pas liés. Pourtant, les modifications des unes agissent sur les autres.
Si l’Europe reste encore un espace mal défini et mal défini, la construction européenne tend à effacer les frontières internes et se faisant pousse à définir clairement les limites externes de l’Europe. Toutefois, l’Union reste encore inachevée, comme le prouve le maintien de frontières invisibles et l’apparition de nouvelles frontières.
I – L’Europe : un espace mal défini et fragmenté
Des frontières externes multiples car incertaines
L’Europe est un continent mal défini par la géographie. Seule la frontière nord ne souffre pas de contestations. A l’Ouest, la frontière constituée par l’Océan Atlantique est moins évidente qu’il n’y paraît : jusqu’à quelle île l’Europe s’étend –t - elle ? Islande ou Groenland qui ont été