Correction de l'introduction à l'explication d'un texte de sartre
Dans ce texte, Sartre s'interroge sur la conscience qu'un sujet a de lui-même, et sur le rôle joué par autrui dans la formation de la conscience de soi. Or une telle question est problématique. En effet, on pourrait à première vue estimer que tout homme est capable de prendre conscience de ce qu'il est par lui-même, indépendamment des autres. Qui d'autre que le sujet semble en effet mieux placé en effet pour se connaître soi-même ? Toutefois, nous savons qu'il est facile de se tromper sur soi, voire de mentir à soi-même. A l'inverse, il arrive parfois que les autres nous apprennent quelque chose sur nous-mêmes que nous ignorions. Mais le problème est ici de savoir comment les autres, qui n'ont pas accès à notre intériorité, pourraient-ils nous aider à nous connaître nous-mêmes ? Comment le regard d'autrui pourrait-il dévoiler des aspects insoupçonnés de notre personnalité alors qu'autrui n'a pas accès à notre conscience ? Afin de résoudre ce problème, Sartre soutient ici que le regard d'autrui est capable de jouer le rôle d'un intermédiaire dans la connaissance qu'un sujet a de lui-même, en dévoilant des dimensions essentielles de notre personne qui supposent notre inscription dans une société humaine. Pour démontrer cette thèse, Sartre étudie dans un premier moment l'exemple particulier du sentiment de la honte en montrant de quelle manière la présence d'autrui est indispensable pour le déclencher et susciter une prise de conscience sur soi. Cela lui permet, dans un second temps, d'expliquer le rôle d'intermédiaire joué en général par autrui dans la prise de conscience de soi, par le fait de renvoyer à un sujet une image extérieure de lui-même. Mais une telle analyse semble prêter le flanc à une objection sur la fiabilité de l'image qu'autrui peut avoir du sujet, et c'est pourquoi Sartre achève sa démonstration en précisant les conditions de validité du regard d'autrui dans la connaissance de soi.