Du point de vue dramatique, on remarque dans la pièce de Marivaux que la lettre est un outils de Araminte pour faire avouer à Dorante son amour pour elle en lui faisant rédiger une lettre pour un autre de ses prétendants, cela est mis en avant grâce à plusieurs apartés (l3) « Il ne sait ce qu'il fait ; voyons si cela continuera. » ; (l15) « Il souffre, mais il ne dit mot. Est-ce qu'il ne parlera pas ? ». De cette façon, Araminte espère que Dorante lui avouera son amour. De son côtés Beaumarchais se sert de la lettre comme élément servant à expliciter les craintes de Bartholo que Rosine soit épris du Comte Amaviva encore une fois montrées à l'aide de plusieurs apartés (l12) « Lisons là sans qu'elle en soit instruite » et (l16) « Quelle rage a-t-on d'apprendre ce qu'on craint toujours de savoir ! ». Dans Ruy Blas, la lettre à pour rôle de montrer l'amour de la reine pour Ruy Blas (l8) « Puisque mon cœur subit une inflexible loi », on remarque bien que la lettre créé une agitation chez elle montré par des ponctuation expressives (l16) « l'un me sauvera-t-il de l'autre ? » (l23) « Aidez moi ! ».
La présence de la lettre implique aussi de nombreux jeux scéniques. On imagine très bien le malaise de Dorante et la perte de son sang froid exprimé par la ponctuation expressives (l23) « Ciel ! » de plus quand on regarde la photographie de la pièce on remarque que la lettre n'est qu'un subterfuge car Araminte a l'air plus concentrée sur Dorante que sur ce qu'il écrit. Chez Beaumarchais, la fonction scénique de la lettre est encore plus utilisé car on voit Rosine feindre de se sentir mal pour permettre à Bartholo de lire la lettre sans qu'il ne se doute de rien (l2) « feint de se trouver mal ». Et Bartholo, lui, fait semblant de s'occuper de Rosine pour en même temps lire la lettre, (l14) « Il lui tâte le pouls et prend la lettre qu'il tâche de lire en se tournant un peu ». Dans Ruy Blas, la lettre a une porté très symbolique, et donne lieu à des jeux scéniques importants. Le