Corpus humanisme
Pour l'humaniste, la vie doit être marquée par la juste mesure et l'équilibre : ces valeurs prennent la forme du « bon sens » et de la sagesse (« sages ») chez Érasme qui présente négativement les « princes » comme des personnes qui vouent un culte à la « folie ». Grangousier veut « réfrén[er] la convoitise et la cupidité ». Montaigne critique la « pompe » des cérémonies autour du roi de 879 et déplore que certains sujets soient « pleins et gorgés de toutes sortes de commodités ».
Le respect de l'autre découle de cette modération qui exclut tout abus. En effet, pour l'humaniste, les hommes, même s'ils sont différents, ont droit aux mêmes égards : pour Érasme, il faut « ne viser qu'au bien général » ; Gargantua n'humilie pas les vaincus, mais veut les renvoyer « francs et libres comme avant » ; les « sauvages » que Montaigne prend comme modèles considèrent tout être humain comme leur « moitié ». Ce respect amène à la solidarité et au partage, vertus que les mauvais rois oublient : ceux d'Érasme, guidés par la Folie, pillent la fortune de leurs sujets, et Pichrocole veut soumettre sans pitié ses ennemis. Il en va de même chez Montaigne pour les riches insensibles à leurs moitiés « décharné[e]s de faim et de pauvreté ». C'est ce que l'on appelle l'humanité (dont on retrouve la racine dans humaniste).
Ce partage concerne les richesses, mais aussi le pouvoir. Les trois textes proposent une conception humaniste de l'exercice du pouvoir : pour gouverner, il s'agit d'être en pleine possession de sa raison et de sa maturité (le roi Charles