Corpus amour
-Romeo et Juliette, Shakespeare. (1595)
-Ruy Blas, Victor Hugo. (1838)
- Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand. (1897)
Texte1. Romeo et Juliette, Shakespeare
LAURENCE, allant vers le tombeau. - Roméo ! (Dirigeant la lumière de sa lanterne sur l'entrée du tombeau.) Hélas ! Hélas ! Quel est ce sang qui tache le seuil de pierre de ce sépulcre ?
Pourquoi ces épées abandonnées et sanglantes projettent-elles leur sinistre lueur sur ce lieu de paix ? (Il entre dans le monument.) Roméo ! Oh ! Qu’il est pâle !... Quel est cet autre ?
Quoi, Pâris aussi ! Baigné dans son sang ! Oh ! Quelle heure cruelle est donc coupable de cette lamentable catastrophe ?...
(Éclairant Juliette.) Elle remue ! (Juliette s'éveille et se soulève.) JULIETTE. - ô frère charitable, où est mon seigneur ? Je me rappelle bien en quel lieu je dois être : m'y voici... Mais où est Roméo ? (Rumeur au loin.) LAURENCE. - J'entends du bruit... Ma fille, quitte ce nid de mort, de contagion, de sommeil contre nature. Un pouvoir au-dessus de nos contradictions a déconcerté nos plans. Viens, viens, partons ! Ton mari est là gisant sur ton sein, et voici Pâris. Viens, je te placerai dans une communauté de saintes religieuses ; pas de questions ! Le guet arrive... Allons, viens, chère Juliette. (La rumeur se rapproche.)
Je n'ose rester plus longtemps. (Il sort du tombeau et disparaît.)
JULIETTE. - Va, sors d'ici, Car je ne m'en irai pas, mais. Qu'est ceci ? Une coupe qu'étreint la main de mon bien-aimé ? C'est le poison, je le vois, qui a causé sa fin prématurée. L'égoïste !
Il a tout bu ! Il n'a pas laissé une goutte amie pour m'aider à le rejoindre ! Je veux baiser tes lèvres : peut-être y trouverai-je un reste de poison dont le baume me fera mourir... (Elle l'embrasse.) Tes lèvres sont chaudes !
PREMIER GARDE, derrière le théâtre. - Conduis-nous, page... De quel côté ?
JULIETTE. - Oui, du bruit ! Hâtons-nous donc ! (Saisissant le poignard de Roméo.) ô heureux poignard ! Voici ton