Cooperation decentralisee
Abdelghani ABOUHANI. Professeur à l’Institut National d’aménagement et d’urbanisme La politique d’aide aux pays en voie de développement n’est plus une exclusivité des Etats. Durant les trois dernières décennies, de nouveaux acteurs tels que les ONG, les associations professionnelles et surtout les collectivités locales, jouent un rôle de plus en plus important dans la coopération au développement. La notion de coopération décentralisée désigne ces nouveaux processus. Parce qu’elle prend appui sur les collectivités locales, la coopération décentralisée est souvent présentée comme l’instrument le plus approprié pour dynamiser les initiatives locales de développement. La coopération décentralisée, en tant que vecteur des valeurs de démocratie locale est considérée par les nouveaux spécialistes du développement comme un modèle alternatif moins formaliste sur le plan institutionnel, moins bureaucratique dans sa gestion et moins coûteux en terme budgétaire. Elle serait également plus efficace et plus souple, donc mieux adaptée aux besoins puisqu’elle se concentre sur des projets certes modestes mais concret. Comparée aux initiatives étatiques ; la coopération décentralisée présenterait un autre avantage : celui de susciter, par le biais des collectivités locales, l’adhésion des populations, car les projets de développement initiés localement sont les seuls pour lesquels les habitants aient la possibilité d’exprimer concrètement leur solidarité. La coopération décentralisée a d’autres vertus : elle faciliterait l’accès à des zones géographiques que la coopération entre Etats ne permet pas d’atteindre. Elle mettrait en rapport des milieux économiques et des catégories sociales auxquelles les relations diplomatiques officielles n’ont toujours pas la possibilité de consacrer toute l’attention souhaitable et dont le rôle est cependant important sur le plan local. Ainsi, en élargissant le champ