Contrat social livre 1 chap 4 intro
Introduction
Le Contrat Social de Rousseau, publié en 1762, s’interroge sur les conditions de possibilité d’établissement d’un pouvoir politique légitime, c’est-à-dire d’un pouvoir capable de garantir la liberté et l’égalité des citoyens. Il s’agit pour le philosophe de trouver le fondement logique d’une autorité capable de protéger le droit fondamental et naturel de l’homme, sa liberté, qui fonde sa qualité d’homme. Le problème qu’il se pose est donc le suivant : Comment l’entrée de l’homme dans l’état civil et sa soumission à une autorité peuvent-elles garantir sa liberté ?
En posant comme principe premier de toute organisation politique la liberté de l’homme, Rousseau pourra montrer que seul un pacte engageant la totalité des citoyens de façon réciproque peut garantir la liberté et l’égalité de chacun, le fondement de tout corps politique s’établissant à partir du contrat social dont la souveraineté populaire et la volonté générale sont le principe.
Faisant de la liberté le droit premier et inviolable de l’homme, Rousseau commence par montrer que le droit ne saurait être fondé sur une quelconque autorité naturelle d’un homme, tous les hommes naissant libres et égaux, ni sur la force ; seules les conventions établissent la légitimité politique. Néanmoins seule une convention prenant le respect de la liberté de l’homme comme principe premier sera légitime ; de fait, le chapitre IV, intitulé De l’esclavage, attaque la thèse absolutiste (Grotius, Hobbes et Pufendorf) d’une servitude volontaire et contractuelle, qui fait du pacte social un pacte de soumission et entend légitimer l’aliénation de sa liberté par l’homme. Rousseau va ainsi poser l’inaliénabilité de la liberté comme fondement du droit.
Commentaire du passage « Dire qu’un homme se donne gratuitement… aucun sens ?