Conte du pourquoi
Il était une fois, à la lisière d’une forêt vivait une vieille dame solitaire, qui ne possédait comme seul trésor qu’un ravissant petit jardin. Une grande variété de fleurs s’épanouit dans ce paradis terrestre ensoleillé.
Parmi les milliers de fleurs vit un joli nénuphar qui cherche sa place au milieu de ce parterre.
Au commencement, il habitait aux côtés des boutons d’or. Mais ces derniers ne l’aimaient guère à cause de ses grandes feuilles qui empêchaient les renoncules âcres d’admirer leur idole, le soleil. Finalement, ils le prièrent de déguerpir. Tout triste, le nénuphar s’en alla trouver refuge auprès des lilas au caractère plus tolérants. D’ailleurs il ne pense pas pouvoir constituer de gêne quelconque à ces somptueuses grappes odorantes. Ainsi à peine sa demeure établie, le nénuphar partit saluer ces jolies fleurs au parfum printanier. Mais les lilas perchés tout en haut de leur habitat, tout occupé à éparpiller leur doux parfum, ne prêtèrent point attention au nénuphar. Notre héro réessaya désespérément les jours suivants, mais en vain : les lilas ne le remarquaient pas. Ne supportant pas la solitude et l’indifférence, le nénuphar décida de partir à la rechercher d’un nouveau domicile.
Sur le chemin, il aperçut tout à coup de belles roses rouges dressées dignement au milieu du bain de soleil. Elles avaient la même hauteur que lui ! Tout content d’avoir trouvé des pairs de sa hauteur, il s’en approcha et essaya de les aborder. A son grand étonnement, les roses l’attaquèrent avec de grands coups d’épines. Elles lui coupèrent les belles feuilles, desquelles coula un liquide vert émeraude luisant. Le nénuphar, détourné par ses blessures, ne remarqua pas que les roses prenaient leur élan pour le frapper avec toutes les ronces qu’elles pouvaient amasser. Atteint en plein fouet par le coup violent, le nénuphar fut projeté dans le ciel et atterrit misérablement près d’un petit étang. Meurtri physiquement et