Consommation société
Eva et David Remay, ici avec leurs filles, considèrent que la crise peut être une chance pour un retour aux vraies valeurs, loin de la course au toujours plus / Photo Dominique Menvielle
Acte de rejet de la société de consommation, la décroissance se trouve confortée par les revers du capitalisme financier. Reste que face au chômage, la relance de l'économie prime sur la « sobriété volontaire »
Consommer moins, faire durer ce que l'on possède, fréquenter les vide-greniers. La crise et le pouvoir d'achat en berne incitent à agir ainsi. Les décroissants ou objecteurs de croissance fonctionnent de la sorte depuis plus longtemps que l'entrée en récession n'y invite.
Avec pour conviction que consommer moins et mieux rend plus heureux. Parmi leurs credos figure la recherche d'une « simplicité ou sobriété volontaire ».
Dans un café de la place des Pavillons à Lyon, Frédéric Chambat enseignant chercheur à l'ENS Lyon détaille quelques aspects de son quotidien : dont le recours hebdomadaire à une coopérative pour se procurer fruits et légumes. « Il est absurde de consommer des produits venant de l'autre bout de la planète » résume le jeune quadra, un temps habitué au vote « écolo », et qui se prononce contre la culture intensive, pour le respect de l'environnement et pour le court-circuitage des grandes centrales de distribution. Sans extrémisme.
S'il rejoint son travail en métro ou à vélo, il ne compte pas se séparer d'une voiture qui lui permet de gagner souvent la montagne. Mener ses affaires jusqu'au bout, s'habiller avec du déjà porté, bannir le superflu, font partie de ses préoccupations. Il pratique en outre le lombric compost dans son appartement de la rue de la République à Lyon. « Le but c'est de diminuer le poids de ce que l'on jette. On parle sans cesse de croissance, de produit intérieur brut mais la richesse c'est la différence entre ce que l'on produit et ce