Conscience, inconscient, sujet
Une grande part de notre comportement échappe à notre conscience, comme celle qui dépend de la seule action du corps. Certes nous pouvons prendre conscience que notre cœur bat, que nous mettons un pas devant l’autre, mais ces actions sont par ailleurs inconscientes, parce qu’elles sont mécaniques.
La conscience suppose un écart de soi à soi. L’animal est quasiment dès la naissance tout ce qu’il est. Cet écart de soi à soi conduit l’homme à réfléchir sur lui-même, sur sa condition dans le monde et au milieu des autres, et à se transformer.
Il semble que le propre de la pensée soit d’être réfléchie, c’est-à-dire consciente d’elle-même. La pensée est plus sure de sa propre existence que l’existence des choses extérieures dont il m’est possible de douter : doute méthodique de descartes.
Cette certitude indubitable révèle la singularité de la conscience par rapport au reste de l’univers, puisque si je sais que j’existe, l’univers, quant à lui, ne sait pas qu’il existe.
Concrètement, toute conscience est toujours conscience de quelque chose.
La conscience de soi : unité et identité du sujet
La conscience est ce qui me permet de penser et de dire « je pense », et donc de me penser comme le sujet de mes pensées.
Kant observe que si nous ne savons rien de la nature du sujet qui pense- nous ne savons pas si elle définit une âme distincte du corps- nous savons cependant de façon nécessaire, que pour il faut qu’il y est une continuité dans le temps, un lien, une unité entre les représentations.
En outre, il se trouve que, même si j’ai changé dans le temps, j’ai conscience d’être le même être. La conscience de soi est aussi mémoire de soi.
Cette identité du sujet rend légitime la notion de personne responsable, moralement et juridiquement, de sa conduite. J’ai à répondre des crimes que j’ai pu commettre dans le passé, même si je pense n’être plus le même homme, avoir changé de personnalité : je suis pourtant jugé comme