Connais-toi toi-même
Cette inscription au seuil du Temple de Delphe dont le message fut approfondi par Socrate, marque l’entrée de l’occident dans une quête de sagesse qui fut souvent transformée en élaboration de systèmes de pensée que Socrate aurait sûrement ébranlés de son ironie.
Par Roland Rech
Cette inscription au seuil du Temple de Delphes dont le message fut approfondi par Socrate, marque l’entrée de l’occident dans une quête de sagesse qui fut souvent transformée en élaboration de systèmes de pensée que Socrate aurait sûrement ébranlés de son ironie. A la même époque le Bouddha transmit la sagesse issue de son éveil et la méthode pour y accéder : la connaissance de soi, hors de tout dogme. Même si comme en occident, le Bouddhisme s’est institué en différentes écoles, avec leurs systèmes de pensées privilégiant chacun un aspect particulier de l’enseignement de Bouddha, le message originel parvint jusqu’à nous à travers la lignée des maîtres de méditation, et en particulier celle du zen.
Dans le Genjokoan, chapitre qui sert d’ouverture à son œuvre principale, Maître Dogen écrivait : “Etudier le Dharma de Bouddha c’est s’étudier soi-même. S’étudier soi-même c’est s’oublier soi-même. S’oublier soi-même c’est être certifié par toutes les existences. Etre certifié par toutes les existences c’est rejeter le corps et l’esprit de soi et des autres. Toutes traces de satori disparaissent et ce satori sans trace continue sans fin.”
S’étudier soi-même, à travers la concentration sur la posture du corps et la respiration, comme nous le faisons en zazen, c’est voir apparaître et disparaître instant après instant un certain nombre d’éléments impermanents dont nous tentons de faire la somme pour saisir notre prétendue personnalité.
On apprend à devenir intime avec son corps : tendu ou relâché, plein d’énergie ou fatigué. On peut prendre conscience des tensions accumulées dans le dos, la nuque, les mâchoires, les épaules, le