Conflit de generation
Source: Marc Le Blanc, Ph.D., RND no 7, juillet/août 1996
Que savons-nous de la criminalité chez les jeunes ?
Au Québec, comme dans bien d’autres pays à travers le monde, le problème de la délinquance des adolescents est devenu un problème considérable. De nombreux adolescents commettent des infractions. Beaucoup de jeunes délinquants sont même des récidivistes. C’est un problème grave parce que les délinquants causent un tort inestimable à leurs victimes et ils seront les adultes criminels de demain. La plupart deviennent parents et leur comportement aura une influence sur leurs enfants. La délinquance est aussi un problème complexe parce qu’elle se manifeste de différentes façons et parce qu’elle est le résultat de l’interaction de multiples facteurs personnels et sociaux.
La délinquance est perçue différemment selon l’expérience de l’observateur. Pour les parents, elle prend la forme de l’impolitesse, de l’incorrigibilité, des vols à la maison, des fugues, de la consommation de drogues. À l’école, elle se manifeste par des troubles de la conduite en classe et de l’irrespect pour les professeurs, des bagarres, des vols et surtout, du vandalisme. Pour les médias, la délinquance se ramène aux crimes violents, aux incidents inter-ethniques et aux bagarres entre gangs. Pour les policiers, le système judiciaire et les professionnels de l’aide, la délinquance est faite des infractions au Code criminel, agressions et vols, et des infractions aux lois civiles sur la conduite automobile, sur la fréquentation des débits de boisson, etc.
Quelle que soit la façon dont la délinquance est perçue, elle s’exprime de trois manières. La délinquance d’occasion affecte plus de 80% des adolescents et elle se manifeste brièvement par des délits mineurs. Son caractère bénin la fait interpréter comme faisant partie des conduites ordinaires de la vie. C’est le prix que doit payer un adolescent pour apprendre les frontières des