Conception ontologique de spinoza
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque, effleurant la superficie de l’ensemble du système philosophique spinozien lors de l’introduction à son œuvre, je me trouvai face à une version étoffée et habilement structurée de quelques intuitions que j’eu il y a quelques années. En effet, la lecture de l’Éthique me permit d’achever de consolider la conception de Dieu que je me construisis au fil des années, tout d’abord naïvement puis se structurant tranquillement au fil des automnes qui passaient. Tout jeune déjà, je dédaignais l’image populaire du grand barbu sympathique que nous proposait l’Église, et j’en vins à plutôt le considérer comme ce que j’appelle depuis peu l’équation universelle, faisant en quelque sorte référence à la théorie déterministe selon laquelle il serait possible, connaissant l’ensemble des facteurs ayant une influence sur un système de façon absolument parfaite, de prédire avec exactitude les effets de ceux-ci et de toute autre chose. Cette conception intuitive n’est toutefois que le pâle reflet d’une toute petite partie de l’Éthique que nous présente Spinoza. Effectivement, Spinoza définit plutôt Dieu comme étant la Nature en soit, c’est-à-dire l’ensemble de l’Univers. Ainsi, il nous présente un dieu immanent à toute chose, opposé au dieu transcendant proposé par la plupart des religions. Selon cette conception, Dieu se trouve en toute chose, mais il est important de ne pas mal interpréter cette proposition. En effet, il est primordial de repousser l’image qui se présente spontanément à l’esprit lorsqu’on entend «dieu est en toute chose» où l’on imagine dieu comme une sorte d’esprit résidant à l’intérieur de la matière et plutôt considérer que cela signifie que dieu est toute chose. Suivant cette définition, il démontre que la Nature est la seule chose qui puisse exister étant donné que cette dernière est infinie et unique, en ce qu’elle ne peut être limitée par toute autre chose finie, ce qui implique