Compétences cmés
ECRIMED’* Université de Paris 3 Article paru dans la revue du GARF (Groupement des acteurs et responsables de la formation) de mars 2009 Savoirs de base et compétences pro’ ? Les situations d’illettrisme au travail, comprendre pour agir.
De la lutte contre l’illettrisme au développement des compétences clés. Un changement de terminologie ou de paradigme ?
Outre le fait que les catégorisations traditionnelles de publics dits « en difficulté » « Alpha », « Illettrés », « (Petits)FLE » ou « Alpha/FLE» … soient quelque peu stigmatisantes et souvent peu pertinentes d’un point de vue didactique, les frontières entre ces différents publics sont de plus en plus floues. Les flux migratoires ont changé, les politiques linguistiques, les objectifs de la formation continue aussi, le paysage scolaire en France également. Une mise au point terminologique et historique s’impose donc. Cela nous permettra de comprendre pourquoi, en France, le terme « illettré » côtoie celui d’ « analphabète », pourquoi la réponse didactique s’est jusqu’à présent souvent traduite en terme de cours de « FLE » ou d’ « alphabétisation », ou de « post-alphabétisation », ou de « lutte contre l’illettrisme », ou de « remise à niveau » … et j’en passe. Cette catégorisation terminologique a parfois eu une influence négative sur l’objectif de formation, orientant les apprenants vers une réponse pédagogique inadaptée. Ceci a, entre autres, amené les acteurs prescripteurs, financeurs ou formateurs à s’éloigner progressivement de ce cloisonnement pour entrer dans une démarche de développement des compétences. 1 - Analphabétisme, alphabétisation, littératie. L’Unesco, dont une de ses directions est centrée sur « l’Education des adultes »1, s’empare du champ et (re)donne une première définition en 1958. Elle la modifie ensuite en 1978 prenant en compte l’évolution de la société, de plus en plus « lettrée » et du besoin croissant de maîtriser des compétences de base pour pouvoir être autonome et