Compte-rendu critique - Le Jihad : Origines, interprétations, combats de M.Bonner
1644 mots
7 pages
Michael Bonner, auteur du livre « Le Jihad, origines, interprétations, combats » est un historien américain, professeur associé d’Histoire islamique médiévale, titulaire de la chaire du département des études du Moyen-Orient (« Near Eastern Studies ») à l’université du Michigan, Ann Arbor, et spécialiste de la pratique et de l’idéologie de la guerre dans l’Islam précoce. Ses domaines d’études sont divers, il s’intéresse principalement à la pauvreté et la charité dans le Moyen-Orient Islamique du VIIIème au XIIème siècles, à l’essor de l’Islam dans la péninsule arabe ou aux pratiques de redistributions en Arabie. Dans cet ouvrage, l’auteur souhaite traiter avec la rigueur scientifique qui s’impose un sujet concernant autant le domaine académique que social, en prenant soin d’avancer ses thèses « sans parti pris »1. L’ouvrage vise un public « mixte », académique et non-académique, il cible donc les étudiants ou les chercheurs désireux de se familiariser avec le sujet ou d’approfondir leur connaissance, autant que les « simples » lecteurs souhaitant se faire leur propre opinion sur le sujet autrement que par la presse traditionnelle. Manifestement, cela traduit la volonté de s’en tenir strictement aux faits historiques et ainsi contribuer à lever la polémique sur un sujet d’actualité qui suscite parfois des débats houleux dans notre société.
L’ouvrage est paru en 2004, après les évènements du 11 septembre 2001 et l’intervention de l’OTAN en Afghanistan la même année, une période marquée par les débuts de la guerre contre le terrorisme, dont l’ennemi est incarné par le groupe islamiste Al-Qaeda, connu pour ses nombreux appels au « jihad » contre les puissances occidentales.2
L’ouvrage en question intervient dans un contexte politique et social pour le moins tendu, où règne un climat de scepticisme à l’égard de l’islam, qui se traduit par des interrogations sur sa nature et son rapport à la violence.
Par ailleurs, le thème de l’ouvrage n’est pas nouveau pour