SUJET
Commentez cette phrase du mathématicien et philosophe français, Antoine
Augustin Cournot (1801-1877) :
« Que m’importent les découvertes qu’un philosophe a faites ou cru faire dans les profondeurs de sa conscience, si je ne lis pas la même chose dans la mienne ou si j’y lis autre chose ! »
COMMENTAIRE
Dans son Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851), d’où est extraite cette citation,
Cournot s’attaque aux sciences « humaines » …afficher plus de contenu…

Les propos du mathématicien mettent en avant deux critères majeurs : il faut que l’expérience menée puisse être répétée (« que m’importent […] si je ne lis pas la même chose ») et qu’elle soit indépendante de l’observateur (« si j’y lis autre chose »).
Ainsi, tout partirait de l’observation (il est donc, ici, question uniquement des sciences expérimentales) qui doit pouvoir être reproduite autant de fois que nécessaire, dans des circonstances identiques, et donner, à minima, un résultat similaire. Une discipline ne peut donc être incluse dans les sciences « pures » qu’à la condition d’être à la fois duplicable à l’envi, afin de prouver son …afficher plus de contenu…

En France, c’est Paul Fraisse et Alfred Binet qui seront parmi les premiers à utiliser l’introspection provoquée comme méthode d’expérimentation. Leurs travaux se revendiquent d’ailleurs clairement de la science en lui empruntant ses procédures : observation hypothèse expérimentation → → → résultats interprétation conclusion.→ →
C’est la naissance de la psychologie expérimentale, quelquefois même appelée
« psychologie scientifique ».
Est-ce à dire que Cournot (ou encore Auguste Comte) aurait été dans l’erreur quant à son point de vue par rapport à la psychologie, qu’elle