Commentaire
Les lieux conduisent à la rêverie : "lac agité", "lac", "montagnes". "Le bruit des vagues et l’agitation de l’eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation la plongeaient dans une rêverie délicieuse" → l’eau, le "flux" et le "reflux" fait naître la rêverie. Champ lexical de l’eau. D’autres isotopies lexicales sont présentes : la nature ("herborisant", "tertres", "plaines"), la rêverie ("rêver", "rêverie délicieuse", "rêverie", "sans prendre la peine de penser", "sans aucun concours actif de mon âme", "berçait", "songer"). Les adjectifs qualificatifs employés témoignent de la félicité et de l’éloge fait à la nature : "délicieuse", "les plus riants et les plus solitaires", "superbe", "ravissant". Je est sujet : l’auteur est acteur (sur l’île) ; pour l’eau, je est objet : l’auteur est passif. Il y a bien symbiose, sentiment de plénitude, de sérénité : il s’agit de la communion du narrateur avec la nature. L’extrême sensibilité du narrateur lui permet d’entrer en communion avec la nature, c’est avec la nature qu’il prend conscience de son existence.
Méditation sur le temps
Les temps verbaux employés : imparfait (première partie du texte) et présent (seconde partie de notre extrait) → le présent permet la réflexion sur les sentiments éprouvés : il s’agit d’une méditation sur le temps. Avec "au bout de quinze ans" et "encore", il y a décalage temporel et en même temps persistance du souvenir. Isotopie lexicale du temps : "passais mon après-midi", "soir" et les très nombreuses autres occurrences montrent une progression après-midi ⇒ soir ⇒ nuit. Les fluctuations temporelles sont liées à celles de l’eau.
La sensation du bonheur
Le bonheur est évoqué avec les termes de la vie paisible, de la nature, de la promenade, de l’île (isolement). Le narrateur nous présente l’image du bonheur vécu et ensuite une analyse de ce sentiment. Pour le narrateur,