Commentaire
I - Une évocation réaliste et baroque de la mortA - Une description réaliste de l'altération du corpsEvocation insistante de son corps → champs lexical : "os", "bras", "oeil", "corps", "face", "yeux". Ronsard nous propose une analyse clinique de la dégradation de son organismeRonsard souffre en esthète → le quatrième vers évoque sa réticence à se regarder.B- Le constat douloureux de la dépossession de soiL’ouverture du sonnet sur l'hémistiche "je n'ai plus que les os" marque une profonde déperdition de soi.Reprise insistante du préfixe dé qui montre la privation, ainsi que l'obsession du poète sur cette impression.Pas d'évocation de douleur physique → pudeur de RonsardC- L'anticipation spectaculaire de sa propre mortDeux occurrences de la mort + champs lexical de la mort + périphrase désignant l'enfer ("où tout se désassemble") Chiasme → mort dramatiséeRonsard se décrit comme déjà mortRonsard dans ce poème exploite les ressources de l'esthétique baroque qui n'hésite pas à souligner les détails macabres et qui se plait à étudier la métamorphose des êtres, en particulier au moment de la mort.II- Une émouvante cérémonie des adieuxA- Le difficile adieu au mondeVers 7 souligne les termes "soleil" et "oeil" rappellent que le poète ne peut plus voir le monde qui l'entoure.La mort lui enlève les sensations visuelles, très importantes pour un artiste car elles procurent l'émotion esthétique.Les sons [an] et [on] qui dominent renvoient à une certaine mélancolie.B- L'hymne à l'amitiéEvocation de la profonde amitié qui le lie à ceux qui lui sont chers → interrogation oratoire + enjambements, introduisent le registre lyrique, montre la fidélité des amis de RonsardLes amis de Ronsard sont désignés par des expressions hypocoristiques (=terme d'affection, de tendresse).C- La solennité de la cérémonie des adieuxRythme binaire → solennité à la cérémonie des adieux.Structure antithétique qui oppose le constat de la dégradation de soi à la présence chaleureuse