Commentaire
Tout d’abord Le sagouin raconte le calvaire d'un être "différent", accablé par un monde qui le rejette. Mais c'est aussi le roman de personnages enfermés chacun dans une vie de souffrance, de solitude, de désillusion, de regrets et de désespoir où chacun semble pris dans un destin programmé, une fatalité. Il y a dans ce livre une acceptation de la fatalité qui rend tous ces êtres irresponsables de leur destinée. Mais, dans la fulgurance d'un instant, il y a aussi, ce fils et ce père, unis dans leur calvaire, qui vont s'unir face à la seule issue qu'ils entrevoient.
Ensuite, c’est un livre cruel autour d’un jeune garçon, différent et non voulu, qui assiste impuissant au cirque des adultes jonglant avec son sort. tel poil de carotte cet enfant passe comme une ombre au milieu des conversations d'adultes. De prime abord, on déteste cette mère monstrueuse, stoïque et sans amour pour son enfant. Ce que je retiendrai de ce livre, c’est une souffrance généralisée, insoutenable par moment, une disgrâce qui fait tache d’huile, une solitude bousculée. Une mère n’aime pas son fils, repousse ce dernier et le torture mentalement. Mais cette mère est aussi une femme, ou voudrait l’être, mais comment voulez-vous, avec un mari simplet et lourdaud. Guillaume, Un enfant, heurté par les paroles d’une mère frustrée, quand elle le traite de « dégénérée », par les gestes d’une mère, quand elle s’essuie la joue après qu’il l’ait embrassée. Un instituteur, timide annonciateur d’un espoir, qui en fin de compte ferme sa porte et ne se le pardonne pas. Mais pour moi, ils sont tous coupables dans cette famille, coupables d’indifférence, coupables de n’avoir rien fait. Enfin, peu importe le thème et son dénouement (détestables et vainement cathartiques pour certains,