Commentaire
|Ô triste, triste était mon âme |
|A cause, à cause d'une femme. |
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|Je ne me suis pas consolé |
|Bien que mon cœur s'en soit allé, |
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|Bien que mon cœur, bien que mon âme 5 |
|Eussent fui loin de cette femme. |
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|Je ne me suis pas consolé, |
|Bien que mon cœur s'en soit allé. |
Le passage de la phrase en "à cause de" aux phrases en "bien que" sous-entend que l'éloignement eût dû dissiper la tristesse : qu'il n'en soit pas ainsi introduit à la contradiction finale. Cette logique se complique en outre d'un contraste entre deux subjonctifs différents bien que dépendant du même verbe au passé composé : "s'en soit allé", qui relève des temps du "discours", et "eussent fui" qui appartient aux temps du "récit" et est le seul à marquer véritablement l'antériorité — le plus-que-passé. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une infraction aux règles de la concordance des temps, mais plutôt d'une présentation duelle de ce qui sera baptisé "exil". Chronologiquement, il y a d'abord une fuite, événement raconté et situé dans un passé sans communication avec le présent. C'est en rapport avec