Commentaire
Arguments donnant raison à A. France :
1- Vision très partiale de la société => tableaux du prolétariat (= une seule frange de la société) avec ses côtés les plus noirs (un seul aspect du prolétariat). C'est si noir qu'il pourrait être possible d'estimer qu'il s'agit d'une faussée car exagérée.
2- œuvre jugée scandaleuse, pornographique à l'époque (cf. certains passages entre Lautier et Gervaise), et sans doute amorale aussi. Cela a pu être perçu comme une analogie : la bestialité des prolos (non seulement ils ont tous les défauts mais en plus, ils baisent de façon débridée).
3- Parmi ce qui peut être à ses yeux considérés comme des immondices : l'alcoolisme, la misère, la prostitution, la complète solitude (de Gervaise à la fin), la paresse, l'avarice, l'infidélité, l'inconstance (inconstance amoureuse de Gervaise, de Lautier... ; inconstance de la stabilité familiale = famille recomposée... ; inconstance dans le travail : les affaires marchent bien puis tout s'écroule), etc. => les défauts et les côtés les plus noirs de la nature humaine. Zola renforce cela en créant des "monstres" (alambic dans le café et rue de la Goutte d'Or), un peu comme s'il voulait noircir le tableau à dessein, en rajouter sans cesse = "un si haut tas d'immondices".
4- le côté désespérant de l'ensemble du livre : même si on croit que Gervaise est tirée d'affaires grâce à la fondation d'une nouvelle famille et de la création de sa lingerie qui prospère à un moment, tout finit par tomber à l'eau. Ça laisse entendre qu'on ne peut pas, malgré ses efforts, sortir de sa condition misérable.
Arguments en faveur de Zola :
1- description volontairement partiale pour précisément dénoncer peut-être ou pour informer le monde "aisé" - celui qui sait lire - d'une certaine réalité qui lui échappe peut-être (sans doute).
2- le réalisme justement ; il ne raconte pas les événements de manière pudique, feutrée mais crûment. Il ne se voile pas la face ; il ne