Commentaire l'ingénu
- Le prieur :
> caricature qui relie le prieur à Rabelais (Frère Jean des Entommeurs) et aux Fabliaux du Moyen-Age.
> Son nom : « Kerkabon »
Ker > la maison + kerk = église en néerlandais bon > brave homme
> Prieur = dévotion + sensualité
- fausses qualités : « aimé de ses voisins après l'avoir été de ses voisines »
- sa sobriété ? « ce qui lui avait donné surtout une grande considération... » > le prieur est-il sobre ou tient-il l'alcool ?
- ses connaissances en théologie ?
Sur ce personnage, on conclut à une médiocrité intellectuelle et spirituelle. Cette première page est déjà marquée par l'anticléricalisme de Voltaire.
- Sa soeur :
Le portrait de Mlle de Kerkabon relève des mêmes procédés (l'ironie se concentre dans la conjonction de coordination « et ») > misogynie de Voltaire.
c) Le dialogue
On est frappé par son caractère artificiel et creux : il s'agit de donner des informations et de ridiculiser les personnages par leurs lapalissades (« s'il n'avait pas été tué »).
Voltaire insiste sur le couple disparu car le huron se révèlera être l'enfant de ce couple élevé chez les hurons.
Il joue sur les sonorités : l'Hirondelle a emporté les parents, le Huron revient.
On trouve une allusion au cannibalisme : cf. article anthropophage dans l'encyclopédie. Dans son article, Voltaire déplore le cannibalisme tout en affirmant qu'il serait important de respecter les morts autant que les vivants et que les ravages de la guerre sont tout aussi condamnables que les pratiques anthropophagiques.
d) Le débarquement
Le récit concourt à une discussion veine : il annonce l'attaque victorieuse du huron contre les anglais au chapitre 7. D'autre part, la grossièreté des anglais contraste avec l'amabilité du huron qui va débarquer avec eux.
=> On est frappé par l'habileté de cet incipit qui fournit au lecteur tous les éléments nécessaires mais aussi le ton et les parti-pris