Commentaire texte leibniz
La formule exacte et complète du cogito est :
Prémisses : "Je pense" et "des choses diverses sont pensées par moi";
Conclusion : "je suis" et "je suis affecté de différentes manières"
Donc : le monde extérieur m'est donné immédiatement dans le cogito, avec la conscience. Et : le moi n'est pas quelque chose d'abstrait, il se donne avec des qualités.
Explicitation.
Pour Descartes : (1) le cogito seul est vérité première (la variété des pensées n'étant exploitée pour prouver le monde extérieur qu'à la fin des Méditations)
(2) la variété n'intervient alors qu'après le sentiment de contrainte
Pour Leibniz :
Il y a deux vérités générales et premières qui parlent de l'existence des choses :
(1) nous pensons
(2) il y a une grande variété dans nos pensées; et c'est cette deuxième vérité (de fait) première qui est négligée par Descartes.
(3) Or, de celle-ci (=variété), il s'ensuit qu'il y a, hors de moi qui pense, autre chose que moi (cf. "je suis affecté" : renvoie à autre chose que moi).
(4) en effet, cette variété de pensées ne saurait venir de ce qui pense, car une seule et même chose ne saurait être cause des changements qui sont en elle : la variété des pensées et leur variation exige comme cause une multiplicité agissant sur l'âme pensante, qui est une; la multiplicité est donc bien externe Intérêt philosophique :
Soit :
1) discussion sur le rapport que nous avons au monde extérieur, puisque la conséquence est que les vérités de fait ne sont pas nécessairement trompeuses
2) conscience comme intentionnalité « conscience de qqc »(vise un objet et porte en elle-même son objet