Commentaire sur primo levvi
Dans tous les camps de concentration, les prisonniers étaient considérés comme du bétail. Leur apparence reflétait également leur état de bêtes. "Vivants" entre eux, ils finissaient par ne plus y prêter attention. Ils pouvaient s'empêcher de penser et personne ne les obligeait à regarder la réalité en face. Ils se fondaient dans la masse jusqu'à ne plus posséder d'identité. Ils n'étaient plus qu'une ombre, un semblant d'humanité qui survivait au bord du gouffre de la folie et du désespoir. Levi n'a pas échappé à cette règle. Mais il lui a fallu affronter son état misérable. Lors de l'examen, cette réalité lui apparaît sous une lumière crue, vive, qui fait mal. Tout est fait pour qu'il se sente inférieur et "malpropre". La pièce dans laquelle il se trouve est immaculée. Il se retrouve debout, lui le petit Häftling numéro 174517, face à un Aryen, le Doctor Pannwitz, un homme de grande taille assis derrière un ''bureau compliqué". Durant tout cet extrait, l'auteur va souligner ces différences en mettant en constante opposition les deux protagonistes. Lui n'a plus de nom, son interlocuteur en possède un et même un titre. D'ailleurs, on le lui fait bien sentir : lui n'est pas un homme, il fait partie d'une race inférieure, tandis que celui qui se trouve en face de lui n'est autre qu'un "sur homme" à l'ascendance pure. Ils appartiennent tous deux à des mondes différents. Ils