Commentaire sur le misanthrope
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Le dénouement confirme la pièce dans son genre de comédie de caractère, affirmé par le titre et le sous-titre « l’Atrabilaire amoureux » : la résolution de l’action expose la tyrannie et la rigidité d’Alceste jusque dans l’amour. En quoi la proposition d’Alceste à Célimène est-elle peu engageante ? Alceste reste-t-il dans les mêmes dispositions ? A quoi le mène son excès de vertus ? Dans cette dernière scène Alceste tente de réaffirmer son amour à Célimène. Son caractère aigri le pousse cependant à le faire d’une manière bien peu engageante. L’emploi du champ lexical de la trahison « traîtresse » (V.1748), « indigne » (V.1751), « perfide » et « forfait » (V.1757) ne rend pas le discours d’Alceste particulièrement tendre. Le Misanthrope s’appuie avant tout sur les erreurs et défauts de Célimène pour justifier son exigence qu’elle abandonne la société de cour afin de le suivre. Il ne laisse pas d’échappatoire à la jeune femme « par là seulement […] vous pouvez » (V.1755-1756) ; et emploie la modalisation pour indiquer à Célimène l’unique possibilité qu’elle a de réparer sa faute. Etre de l’excès, Alceste est très exigeant en amour, et jaloux. « Que doit vous importer tout le reste du monde ? » (V.1772) et « Vos désirs avec moi ne sont-ils pas contents ? » (V.1773) l’antithèse accentue l’opposition entre les habitudes de Célimène et le quotidien que le Misanthrope semble vouloir lui imposer. Cette double interrogation - rhétorique pour la première, réelle pour la seconde- ne parait pas être de nature suffisamment attrayante pour enthousiasmer Célimène. Dès lors, la résignation de la jeune femme ouvre les yeux de l’atrabilaire amoureux. Celui-ci prend conscience de la frivolité de Célimène. Il soulignera « ce sensible outrage » (1783) par une redondance hyperbolique pour signifier la violence du rejet de la femme qu’il a prétendument aimée. L’attitude de Célimène accentue les qualités d’Eliante. Le Misanthrope par l’emploi d’une hyperbole et du champ lexical de