Commentaire pot-bouille

579 mots 3 pages
Après avoir évoqué le cadre normand de sa nouvelle « Boule de Suif » publiée en 1880, Maupassant en présente les personnages principaux, confinés dans une diligence pour fuir la guerre franco-prussienne. Il brosse ainsi le portrait de son héroïne éponyme, une « galante », euphémisme qui désigne une prostituée.
S'attachant initialement à la description de sa silhouette, il insiste sur les rondeurs à l'origine du surnom de la jeune femme. Il recourt, en effet, abondamment au champ lexical de l'embonpoint avec des termes comme « ronde », « grasse », « doigts bouffis » ou encore « peau luisante et tendue », autant de termes fréquemment suivis d'expansions nominales comme « de partout » ou « à lard » qui contribuent à amplifier cette impression de rondeur. Ces procédés confèrent au portrait une dimension hyperbolique que renchérit une expression comme « gorge énorme ». Il s'agit bien pour l'auteur de souligner cette générosité des formes, significative peut-être de la bonté du personnage.
Cependant, cet embonpoint se trouve valorisé. Les analogies alimentaires comme « les doigts bouffis » « pareils à des chapelets de courtes saucisses » qui font écho à l'expression « grasse à lard », peuvent apparaître comme une justification de sa grosseur, résultat d'un appétit conséquent, mais elles tendent surtout à présenter Boule de Suif comme une femme particulièrement « appétissante ». La générosité de ses formes l'offre, comme malgré elle, aux désirs des hommes, à leurs appétits. L'allitération en sifflantes [s] (Boule de Suif/ grasse/ saucisses/ saillant sous sa robe/ appétissante) tend à signifier combien cette rotondité génère une certaine sensualité, cette dernière culminant dans l'image de la bouche « humide pour le baiser ». La syntaxe, elle même, souvent ample, notamment par les énumérations de la seconde phrase, mime les replis du corps et l'amplitude de cette silhouette généreuse. L'appétit est, en outre, également suggéré par le gros plan final sur la bouche «

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