commentaire phèdre
Tout au long de la tirade de Phèdre, la notion de souffrance est extrêmement présente: Phèdre « s'abhorre encore plus » qu'Hippolyte ne la « déteste » (v.678), ce qui dévoile sa douleur, mais crée également un rapprochement entre les deux personnages ; En effet, si Hippolyte déteste Phèdre, ils sont unis par leur haine pour cette dernière. Cela montre-il que l'amour et la haine sont étrangement liés ? De plus, la passion est une maladie, un « poison »(v676), un « fol amour »(v.675), un « trouble »(v.675) qui fait « langui[r], séch[er] » Phèdre « dans les feux, dans les larmes »(v.690) et qui lui fait donc souffrir le martyre. Au vers 708, l'oxymore « un supplice si doux » qui concerne la mise à mort de Phèdre, qui veut s'embrocher sur l'épée d'Hippolyte, traduit à quel point elle est désespérée; elle souffre tellement que mourir sera une délivrance. D'ailleurs, elle décide de se suicider peu après car elle demande à Hippolyte de lui « prête[r] [s]on épée » (v.710). Par ailleurs, les assonances en [y] (v. 671 et 672) « cruel, entendue », en [e] vers 672 « assez, tirer, erreur », et en [i] « dit, tirer » suggèrent une impression de douleur, tout comme l'allitération en [f] « franc, feu, fatal, faible » (v.679 à 682) donne une impression de lourdeur et d'inquiétude. On peut également noter la présence d'autres assonances en [i] aux vers 700 et 701 : « digne, fils, irrite », et aux vers 708 et 709 : « envie, supplice, si, vil » qui accentuent encore la souffrance et la douleur de Phèdre.
On peut également noter la présence de l'amour dans ce passage. En premier lieu, dans le vers 672, le rejet du verbe « j'aime » dans le vers 673 le met en valeur et accentue la passion dévorante qu'a Phèdre pour Hippolyte. A la fin de ce même vers 673, le verbe « aime » est de nouveau présent. Phèdre est donc cernée de tous côtés par sa passion, aussi bien dans la pièce qu'au niveau lexical, qui ne laisse présager aucun échappatoire. De plus,