Commentaire oral : tiergarten d'enfance berlinoise
1888 mots
8 pages
Le texte soumis à notre analyse est extrait d’Enfance berlinoise de Walter Benjamin. Le passage que je me propose d’étudier se déroule essentiellement au parc Tiergarten, situé à l’ouest du centre historique de Berlin. Le narrateur nous décrit avec émotion et nostalgie le souvenir de ce parc. Dans ce chapitre, Benjamin n’hésite pas à se présenter sous différentes formes, tantôt tel un promeneur dans le parc, tantôt tel un observateur avisé et avéré au centre historique. Il évoque également son travail d’interprétation du jardin, et de son histoire. Flâneur, promeneur et observateur, l’auteur expose donc son rapport avec le site de manière assez intime. Partant, le zoo animalier devient une cours de dieux et de rois. Dans ce passage, ce que Benjamin voit sous le kitsch[1] mythologique de l’époque de son enfance, divulgué dans l’aboutissement de son imagination d’enfant, est la puissance destructrice du mythe et des structures de domination économique et sociale de l’époque. Dès lors, je m’interrogerai dans ce travail sur la dimension mytho-historique du choix du Tiergarten comme topos littéraire. Dans un premier temps, je tenterai de comprendre la transition de la description objective aux premières lignes à la narration subjective du reste du chapitre. Autrement dit, comment le narrateur passe-t-il d’un cas général à son cas particulier afin d’exprimer une nostalgie à ce parc ?
Dans un deuxième temps, ma réflexion s’articulera sur la nécessité de ce choix stratégique du parc historique. Enfin, dans un troisième temps, j’aborderai la question l’intertextualité, de la mythologie et de leurs enjeux dans la construction de ce chapitre.
I/ L’émergence du souvenir à travers la rêverie de l’enfant :
1. le chronotope et le choix du pronom personnel dans la scène :
Il est intéressent de voir qu’en dépit du titre qui reprend le nom du parc, le chapitre ne donne pas d’emblée sa dimension spatio-temporelle ; il s’entame plutôt par une sentence, à valeur générale : « ne