Montaigne est un grand écrivain, philosophe et moraliste français de la Renaissance. Son œuvre majeure, les Essais, recueil où il traite des sujets très divers, se compose de textes critiques qui sont en fait ses propres réflexions sur la nature de l'homme. Dans cet extrait du troisième chapitre de son œuvre consacré au voyage, Montaigne parle du voyage comme étant un enrichissement et une leçon de vie pour l'homme. Nous étudierons en quoi ce texte est-il humaniste, en nous concentrant sur l'aspect polémique du texte, puis en analysant l'éloge du bon voyageur.

Au cours de la première partie, nous verrons comment Montaigne s'y prend-il pour convaincre le lecteur, et comment fait-il la satire de ces courtisans et mauvais voyageurs qui condamnent le voyage.

Le but de Montaigne est totalement explicite. Il ne cache pas cette volonté de convaincre son interlocuteur, c'est-à-dire le lecteur. Il l'a met même en avant en utilisant le pronom personnel « je ». Cette implication directe dans le texte montre qu'il n'a pas peur d'affirmer ses idées et donne une certaine assurance. L'emploi de l’impératif « ôtez »prend à partie le lecteur, pour qu'il se sente acteur et qu'il rejoigne les idées défendues dans le texte. La répétition et la mise en avant de la première personne du singulier et du « me » ou « moi » valorise l'auteur par rapport aux courtisans et aux mauvais voyageurs. La critique de ces personnages secondaires est tellement insistante, qu'elle finit par persuader le lecteur de soutenir la cause du voyage. L'auteur joue le rôle d'avocat, que ce soit pour défendre ses convictions, mais aussi pour les transmettre.

Le texte est satirique. On le voit grâce aux termes dévalorisants et péjoratifs utilisés à l'encontre de ces faux voyageurs comme « sotte manie », « s'effaroucher », « niais » ou encore « malhabiles ». Montaigne montre par ses propos que les courtisans du texte ne se trouvent bien que dans leurs pays, chez eux, et qu'ils rejettent ce et ceux