Commentaire littéraire sur "parfum exotique" de baudelaire
Ce sonnet fait partie de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal (1857) de Baudelaire. L’actrice Jeanne Duval en est l’inspiratrice. Baudelaire la surnommait « la Vénus noire » et a entretenu avec elle une longue et tumultueuse relation.
Le titre, qui évoque la sensation olfactive (« parfum ») et une notion d’ailleurs (« exotique »), évoque déjà l’idée de voyage des sens.
Plus précisément, nous allons voir comment le parfum de la femme aimée provoque chez le poète une évasion, un voyage intérieur vers une île paradisiaque, image de l’Idéal que l’écriture poétique permet de recréer.
Nous allons tout d’abord nous intéresser à la rêverie du poète en observant le cadre de « sa naissance », puis son intériorité, et enfin l’objet de son évocation. Pour commencer, la rêverie du poète prend sa source dans un cadre apaisant et chaleureux (« en un soir chaud d’automne » v. 1), dans une sorte de recueillement (« les deux yeux fermés »v. 1) et d’intimité amoureuse (v. 2). Le parfum de la femme est donc important puisque c’est lui qui suscite la rêverie du poète et celui-ci met ce parfum en valeur en l’insérant dans le titre « Parfum exotique ». Le parfum féminin et un cadre confortable sont donc les points de départ du voyage intérieur du poète.
Par ailleurs, les nombreuses virgules au vers 1 créent un rythme lent, propice à la douceur de la rêverie et rappelant l’aspect rassurant du lieu. Cette lenteur rythmique est renforcée par l’allongement des groupes de mots au même vers (1) : 1 pied, 5 pieds, 6 pieds. Ce vers est suivi (grâce à une succession d’enjambements) de sept alexandrins (v. 2 à 8), jamais entrecoupés de virgules. Ainsi la première phrase s’étend-elle sur les deux quatrains, et la rêverie du poète semble se déployer…De plus, les sonorités sont douces et les allitérations en (s) et (ch) semblent mimer le bruit des vagues ou celui de la respiration du dormeur…C’est donc dans un cadre où règnent la douceur et le