Commentaire littéraire sur "le tartuffe" de molière, acte iv scène 5
Le comique de cette scène est évident il repose en effet sur de nombreux ressorts. Il s’agit d’une scène courante dans la comédie, on y voit en tant que spectateur ou lecteur, un mari caché assistant à la tromperie de sa femme. En revanche ici, ce n’est pas Elmire qui trompe, mais Tartuffe, et le mari est complice de la situation.
La situation d’énonciation rend la scène comique : la mise en scène peut amener Orgon à se faire voir du public par instants. Le public sait tout ce que Tartuffe ignore, c’est-à-dire qu’il est tombé dans un piège tendu par Elmire. Il comprendra alors qu’elle emploie des phrases avec la double énonciation. Elles sont destinées à la fois à Tartuffe, pour lui faire croire qu’elle est sincère et ainsi l’amener à dévoiler sa culpabilité ; mais aussi à Orgon, pour qu’il mesure l’hypocrisie de Tartuffe.
On voit nettement ce double jeu dans l’emploi du pronom « on » : le « on » qui désigne l’objet aimé (Elmire pour Tartuffe et Tartuffe pour Elmire), et le « on » qui désigne Orgon, car Elmire tente de l’alerter.
Orgon réagit différemment au fil des scènes : pendant toute la scène 5, il ne réagit ni au langage de Tartuffe, ni à la gêne croissante d’Elmire, souvent soulignée par sa toux et par les commentaires de Tartuffe : « Vous toussez fort, Madame » (vers 21). Cette absence de réaction est à nouveau relevée par Elmire, par